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Verdun, France et Chine: des relations anciennes

À droite, Jean-François Gerbillon, verdunois, prête et mandarin

A droite, Gerbillon, prêtre et mandarin

Le Fils du Ciel accueille un verdunois

C’est à partir du XVI° siècle, avec l’italien Matteo Ricci et les missionnaires jésuites, que l’occident commence à découvrir véritablement la Chine. Bien sûr, l’empire du Milieu n’était pas totalement inconnu des européens : la route de la soie, le voyage de Marco Polo notamment avaient permis de soulever le voile.

Mais le fonctionnement de l’empire chinois, les fondements de ses traditions, de ses modes de pensée, son histoire, étaient presque totalement ignorés en Europe, y compris des élites. Les disciples d’Ignace de Loyola (1491 -1556) implantèrent donc en Chine, à partir de 1582, comme ils le firent partout sur la planète, des missions destinées à propager la foi catholique et l’autorité du pape. Ils furent  généralement bien accueillis par les chinois qui les autorisaient à voisiner avec les trois grands mouvements philosophico-religieux chinois : Confuciannisme, Bouddhisme et Taoïsme. C’est ainsi que des échanges réguliers commencèrent à s’organiser entre la Chine et la France et se poursuivirent dans la durée. Louis XIV et les penseurs de l’époque y furent particulièrement attentifs.

Gerbillon, verdunois, prêtre et mandarin

Au XVII° siècle, Jean-François Gerbillon, né à Verdun en 1654, est envoyé en Asie par le pape Alexandre VIII. Ce missionnaire est astronome et mathématicien, il écrira plusieurs ouvrages. Il embarque à Brest avec cinq autres missionnaires en 1685 et rejoint la Chine en 1687, après être passé par le SIAM. Ils sont reçus en 1688 par l’empereur Kangxi.

En 1692, le Fils du Ciel autorise officiellement la pratique de la religion chrétienne par un édit de tolérance. Gerbillon, ayant appris le chinois, sert d’interprète à plusieurs reprises lors de négociations diplomatiques notamment en Tartarie, lors du traité de Nerctchinsk, premier traité à être signé entre un pays asiatique et un pays européen, un traité de paix qui dessine les frontières entre Chine et Russie. Le missionnaire accompagne les plénipotentiaires.

Jean-François Gerbillon est également géographe et dessine une carte de la Grande Tartarie. Il est surtout très proche de l’empereur auquel il prodigue des cours de science et de mathématique en langue mandchoue, il est alors le « maître des sciences ». L’Empereur le nomme mandarin et l’autorise à créer une église catholique dans l’enceinte même du palais de Pékin, l’Eglise du Saint Sauveur inaugurée le 9 décembre1703 (Pé-tang), avec inscriptions de la main de Kangxi. Gerbillon (Tchang Tch'eng Che-Tchai en chinois)  meurt à Pékin en 1707.

On retiendra de cette période qu’elle fut celle qui introduisit le catholicisme en Chine. Les catholiques chinois qui vinrent travailler en France durant la Première Guerre mondiale sont issus de cette tradition.